Douleur atypique (idiopathique) du visage

Facteurs aggravants

Ce qui est triste dans cette histoire, c'est que plusieurs interventions chirurgicales dans la bouche et les mâchoires peuvent contribuer à cette maladie et rendre son traitement d'autant plus difficile. Mais cela n'est pas tout. Derrière cette douleur atypique idiopathique mystérieuse se cache encore beaucoup plus.

Signes caractéristiques

Les signes caractéristiques sont une douleur diffuse, brûlante, lancinante et pulsatile qui est difficile à localisée. En général elle est ressentie d'un seul côté. Elle se manifeste continuellement, rarement sous forme de crise. C'est surtout la zone de la mâchoire supérieure, de la joue, des yeux, du front et des tempes qui est concernée. Au cours de la maladie la douleur peut aussi changer de côté, être ressentie des deux côtés ou rayonner dans la nuque.

Fréquence de la douleur

Elle peut durer deux mois et passer par des périodes très intenses. La douleur apparaît en général quotidiennement avec une intensité variable et elle peut durer tout la journée sans être interrompue par des phases sans douleur. Par contre la nuit en général la douleur ne se fait pas sentir. On observe aussi une hypersensibilité au contact.

Effets au quotidien

Bien que les concernés parlent d'une douleur très forte, les affirmations concernant la diminution de la qualité de vie au quotidien varient. Pour certains la douleur n'a pas un grand effet sur les exigences de la vie quotidienne ou sur les contacts sociaux. Chez d'autres - probablement aussi en raison d'une humeur dépressive et maussade - se manifestent le désespoir, le repliement et une détérioration nette de la qualité de vie. A une période de douleur peuvent parfois suivre plusieurs mois sans douleur, ou bien il n'arrive jamais aucune phase sans douleurs. Dans ces cas il s'agit donc effectivement d'une douleur faciale chronique.

Des origines mal définies

En cas de douleur faciale atypique il s'agit d'une douleur idiopathique du visage, c'est-à-dire que la raison n'est pas bien comprise. Pour cette raison on l'appelle parfois « douleur faciale atypique persistante ». C'est cela qui rend le diagnostic et le traitement tellement difficile : aucune origine claire de la douleur ne peut être trouvée. Néanmoins, depuis les années 1920 cette forme de maladie se délimite nettement de la névralgie du trijumeau (voir là-bas), car cette dernière exige des formes de traitement qui sont en partie complètement différentes.

Différences par rapport à la névralgie du trijumeau

Les différences se montrent en particulier dans les symptômes. A la différence de la névralgie du trijumeau, dans le cas de la douleur faciale atypique les douleurs n'apparaissent pas sous forme de crise, il n'existe pas de facteur de déclenchement clair et il s'agit d'une douleur sur une longue période. Cette douleur n'a donc pas la caractéristique d'une névralgie où un nerf est concerné, et il n'y a pas non plus d'autre maladie comme source. Néanmoins, à l'aide d'un examen médical de la zone cou-nez-oreilles ainsi que des mâchoires et des dents d'autres maladies et possibilités doivent être exclues ; cela est en fait aussi la raison pour laquelle on parle de diagnostic d'exclusion dans le cas du diagnostic de la « douleur facial atypique ».

Un mystère pour la science

Comme chez la névralgie du trijumeau la douleur faciale atypique est une maladie qui concerne plus de femmes que d'hommes - en général dans l'âge moyen de 30 à 60 ans - et qui peut éventuellement être accompagnée de dépressions. Lors d'un examen médical aucune cause organique n'est visible. C'est donc un mystère pour les scientifiques. Parfois il peut être montré que la douleur est une conséquence d'une intervention chirurgicale dans la zone du visage ou des dents ; on suppose aussi qu'il peut y avoir des causes psychiques en relation avec des dépressions.

Causes psychosomatiques ?

Les causes psychosomatiques, c'est-à-dire la douleur comme expression de l'état d'âme ou de maladies psychiques ou de troubles mentaux est également discutée. C'est probablement pour cette raison aussi qu'une intervention chirurgique n'est pas pratiquée dans le cas de douleur faciale atypique, car les douleurs ne pourraient devenir que plus intenses et on ne pourrait pas faire grand-chose contre la cause inconnue. Les médicaments analgésiques sont également déconseillés, puisqu'ils sont souvent sans effet et peuvent même provoquer des maux de tête comme effet secondaire.

Traitement efficace

Ce qui est effectif, ce sont des médicaments antispasmodiques et anticonvulsivants, qui sont également utilisés dans le cas de la névralgie du trijumeau. Des thérapies comportementales sont également utilisées - et avec succès - ; elles aident à communiquer des stratégies pour savoir comment se comporter face à la douleur et à diminuer la peur qu'elle déclenche. Des antidépressifs faiblement dosés, des exercices de relaxation musculaire et un training antistress sont également conseillés.

Traitements à essayer

Comme la douleur ne peut pas être éliminée complètement, mais ne peut être que soulagée au maximum, il est conseillé de tester différents traitements non médicamenteux et d'observer quand le concerné réagit le mieux. Il est important aussi, au vu de l'état psychique du concerné, de réduire la douleur autant que possible, sinon il peut se constituer un cercle vicieux peur, stress, douleur, peur, stress et à nouveau douleur. Pour ce qui est du traitement non médicamenteux, on peut, à côté du traitement avec chaleur et froid, d'un certain traitement par acupuncture ou de la psychothérapie, utiliser également l'électrothérapie avec succès.

Méthode TENS

Ici la méthode TENS - la neurostimulation transcutanée électrique - a fait ses preuves. Son effet est semblable à celui de l'acupuncture, mais il existe quelques grandes différences. Comme le nom l'indique, certains nerfs du corps peuvent être stimulés électriquement à travers la peau (transcutanée). Les électrodes sont fixées à la peau avec du gel ou des feuilles autocollantes. Donc la peau n'est pas percée comme c'est le cas avec l'acupuncture. Le principe repose sur le courant de stimulation où des impulsions électriques douces, qui ne produisent qu'un léger picotement sur la peau, stimulent certains nerfs périphériques et produisent un genre de « contre-irritation » qui couvre l'information de douleur. L'intensité et la fréquence des impulsions peuvent y être contrôlées. Avec TENS la transmission de la douleur au cerveau est bloquée et des substances endogènes analgésiques comme l'endorphine sont libérées.

Traitement naturel par la TENS

La méthode TENS est une forme de traitement du domaine de la médecine naturelle ; elle est reconnue scientifiquement et elle a fait ses preuves depuis 20 ans. Un des avantages est la simple utilisation, avec peu d'effets secondaires, pour laquelle il ne faut que le petit appareil de TENS pour le contrôle des impulsions électriques ainsi que les électrodes correspondantes. Tout est petit et maniable et peut être transporté facilement.

Traitement à domicile

Comme TENS déploie son effet du fait de l'utilisation répétée, il est avantageux que les concernés peuvent, après une initiation par le médecin, se traiter eux-mêmes à domicile. Les électrodes sont appliquées le long des nerfs qui approvisionnent la zone concernée ou sur des points d'acupuncture. Pour le visage sont plutôt conseillées des électrodes plus petites ou des pads. Votre médecin et le manuel vous informeront sur le positionnement exact des électrodes.