La névralgie du trijumeau

Le nerf trijumeau

Le nerf touché est dans ce cas le nerf trijumeau, qui est l'un des 12 nerfs crâniens qui après être sorti de la base du crâne se ramifie dans la moitié droite et la moitié gauche du visage en trois branches. La première transmet au cerveau la sensibilité au niveau du front, des yeux et du sinus frontal, la deuxième celle des joues et de l'os maxillaire, la troisième celle de la mâchoire.

Symptômes

Si ce nerf est endommagé, cela entraîne deux graves problèmes : d'une part, cela donne lieu à des douleurs soudaines et aiguës qui sont si fortes qu'elles atteignent presque toujours le plus haut niveau de douleur sur une échelle allant de 1 à 10. D'autre part, le visage est une zone de notre corps que nous sollicitons, bougeons ou touchons constamment au quotidien, que ce soit quand on se lave, se brosse les dents, mâche, avale ou quand on parle.

Le visage, une zone difficile à protéger

Nous ne pouvons pas totalement protéger notre visage des influences extérieures, telles que le vent ou les courants d'air, ni ne pouvons nous abstenir totalement de parler, de boire ou de manger. Ainsi, il arrive que la névralgie du trijumeau soit principalement associée à la douleur.

Les femmes sont les plus touchées

Selon sa forme, la maladie touche des personnes jeunes ou plus âgées et plus fréquemment les femmes. Certaines personnes n'auront qu'un seul épisode douloureux dans leur vie, mais pour d'autres cela prendra plusieurs jours, semaines ou mois avant de voir réapparaître une phase totalement indolore qui durera des mois ou des années avant le prochain épisode douloureux.

Manifestations de la douleur

La douleur n'est le plus souvent ressentie que sur une moitié du visage, de manière foudroyante et particulièrement forte et dure de quelques secondes jusqu'à deux minutes. Elle est suivie par des périodes sans douleur. Les crises peuvent cependant se répéter plus d'une centaine de fois par jour. La douleur est généralement également une réponse à certains déclencheurs (trigger). En font par exemple partie les contacts légers, les courants d'air, l'action de parler, la déglutition, la mastication.

Conséquences sur le comportement des personnes touchées

En raison de l'intensité de la douleur, la plupart des personnes affectées essaient alors d'éviter tout déclencheur, et peuvent arriver à ne plus se laver le visage, ne plus se raser, manger, boire ou parler. Cela créé une importante entrave dans la vie quotidienne qui peut même conduire à l'isolement et la dépression. C'est la raison pour laquelle la médecine a étudié un certain nombre d'options de traitement et de solutions alternatives.

Un mal qui intrigue les scientifiques

Les scientifiques, les médecins, les spécialistes s'intéressent beaucoup à la névralgie du trijumeau, comme le montre également l'abondante littérature à ce sujet. Les questions concernent les points suivants : quelle est la cause exacte de la douleur, comment peut-on la soulager, lorsque les nombreux analgésiques traditionnels n'offrent aucune solution et quels sont les traitements chirurgicaux ? On distingue tout d'abord deux formes de la maladie : la névralgie du trijumeau classique (idiopathique) et la névralgie du trijumeau symptomatique.

Névralgie du trijumeau idiopathique

Le mot idiopathique est utilisé en médecine, lorsque la cause d'une maladie est inconnue. Pour cette forme de névralgie du trijumeau, la cause est restée inconnue pendant longtemps, jusqu'à ce que les interventions chirurgicales ont mis en évidence qu'une compression du nerf par une boucle vasculaire ou un vaisseau sanguin, par exemple suite à une athérosclérose, peut provoquer ces douleurs.

Névralgie du trijumeau classique

La névralgie du trijumeau classique survient chez les personnes de plus de 40 ans. Contrairement à cette forme, la névralgie du trijumeau symptomatique est la conséquence démontrable d'une autre maladie, comme par exemple la sclérose en plaques, la tumeur du cerveau, des troubles circulatoires ou un précédent traumatisme crânien. Cette forme plus rare peut également affecter les jeunes.

Caractéristique de la maladie

Une des caractéristiques de la maladie est que la douleur peut être ressentie dans les deux moitiés du visage et qu'une douleur sourde persiste entre les différentes attaques douloureuses. Pour la névralgie du trijumeau classique, se sont principalement les deuxième et troisième branches qui sont affectées, alors que pour la névralgie symptomatique, c'est la première branche qui est la plus fréquemment touchée.

Quelles sont les options de traitement aujourd'hui ?

Le traitement de la douleur sert avant tout à prévenir la perte de poids en raison de la faible consommation de liquide et de la faible alimentation et à améliorer si possible la qualité de vie des personnes atteintes. Il s'agit habituellement d'un traitement médicamenteux et ce n'est que dans certains cas qu'une opération pouvant entraîner des effets secondaires sera envisagée.

Les médicaments

Parmi les médicaments, les analgésiques, malgré leur puissance d'action, se révèlent inefficaces, car la douleur peut déjà avoir cessé avant d'avoir pu avaler un comprimé ou avant que celui-ci ne commence à faire effet. Des résultats ont par contre été obtenus avec l'administration de substances ayant un effet calmant sur la conduction nerveuse et permettant de prévenir les attaques, comme par exemple les antiépileptiques. Il est également possible d'utiliser des médicaments pour le traitement des contractions musculaires spasmodiques. Ces médicaments sont donc pris plusieurs fois par jour, indépendamment des attaques.

Traitements chirurgicaux

Parmi les possibilités chirurgicales, on a généralement recours à trois méthodes, chacune ayant son taux de réussite et ses effets secondaires. La décompression microchirurgicale (Janetta) ou décompression microvasculaire, consiste habituellement à séparer le vaisseau exerçant une pression sur le nerf de ce dernier en mettant un coussin entre les deux. Lors de la thermocoagulation, qui peut également être utilisée pour la sclérose en plaques, une stimulation thermique est fournie à une électrode, qui détruit les fibres nerveuses douloureuses. En revanche, un traitement radiochirurgical consiste à irradier le nerf près du tronc cérébral et il s'applique aux deux formes de la névralgie du trijumeau. Cependant, il faudra attendre entre deux semaines et deux mois pour voir apparaître les effets.

Traitement TENS

Une autre possibilité de traitement de la douleur, ne ressemblant à aucune de ces formes de traitement, est la TENS, stimulation nerveuse électrique transcutanée. Il s'agit d'une méthode sans effets secondaires appartenant à la naturopathie, ayant obtenu des résultats depuis environ 20 ans en tant qu'alternative à la thérapie médicamenteuse. Le principe est basé sur la transmission de légers stimuli électriques à travers la peau (transcutanée) à certains nerfs. Lors de son application, qui est comparable à la méthode et aux effets de l'acupuncture, la peau n'est cependant pas percée, mais des électrodes sont fixées sur la peau fixe et l'on ressent une légère sensation de picotements. Les électrodes, qui sont fixées sur la peau avec un gel ou un film autocollant, sont reliées à un petit dispositif de commande des impulsions.

Méthode efficace

La TENS a fait ses preuves surtout en cas de douleur chronique. L'information douloureuse est masquée par la stimulation électrique des nerfs et la transmission vers le cerveau est bloquée. En outre, les courants de stimulation électrique stimulent la sécrétion de substances analgésiques endogènes. La thérapie peut, après consultation, être utilisée plusieurs fois par jour.